Grâce au All Kassava, le manioc camerounais se positionne en moteur d’industrialisation

Le Festival international du manioc “All Kassava” veut s’imposer comme l’un des nouveaux leviers de l’industrialisation agricole au Cameroun, et le déjeuner de presse tenu au siège de la Fadec à Déïdo plage ce mardi, à Douala, l’a rappelé avec force.

Autour de la présidente de l’ONG Femme action et développement du Cameroun (Fadec) et promotrice du festival, Yvette Doume épse Banlog, partenaires techniques, financiers et institutionnels ont dressé le bilan de la deuxième édition du rendez‑vous dédié au tubercule le plus consommé du pays et esquissé les priorités économiques de l’année 2026.

Né dans la foulée d’une stratégie nationale qui mise sur le manioc pour lutter contre l’insécurité alimentaire et réduire les importations de farine et d’amidon, All Kassava se positionne comme une plateforme de valorisation de toute la chaîne de valeur, de la production à la transformation et jusqu’à la commercialisation. Le festival met en réseau producteurs, transformateurs, institutions publiques, chercheurs, ONG et entrepreneurs afin de structurer une filière manioc nationale et régionale plus compétitive, capable d’attirer des investissements et d’ouvrir de nouveaux débouchés sur les marchés urbains et sous‑régionaux.

Bilan d’impact de l’Acte 2

La deuxième édition tenue du 24 au 27 juillet 2025 à la Maison du parti de Bonanjo, a confirmé ce positionnement en combinant conférences, panels, ateliers thématiques, expositions et rencontres B2B centrés sur la modernisation de la filière et l’émergence de micro‑entreprises rurales. La promotrice met en avant la dynamique de création d’emplois locaux, l’incubation de jeunes entrepreneurs, la montée en compétences de femmes rurales et la promotion de la transformation locale, dans un contexte où près de 33 000 hectares de plantations de manioc ont déjà été recensés en 2020.

Le déjeuner de presse a aussi offert une vitrine très concrète de cette innovation, avec un buffet exclusivement composé de produits dérivés du manioc : gâteau élaboré à partir de la deuxième peau du tubercule, beignets et autres recettes imaginées par les cofondatrices de « Les Délices Salées de M‑F et Lelouu » et une artisane venue d’Éséka.  Ces créations illustrent comment la valorisation intégrale de la racine et de ses coproduits peut générer de nouvelles niches de marché, du snacking urbain aux gammes plus industrielles destinées à la grande distribution.

Des objectifs chiffrés jusqu’en 2026

Pour 2026, Yvette Doume épse Banlog affiche des ambitions clairement chiffrées : augmenter la production nationale de plusieurs millions de tonnes de manioc, intégrer 5 000 femmes supplémentaires dans la chaîne de valeur, diffuser plus largement des techniques innovantes de culture et de transformation, et contribuer à la réduction des importations d’amidon qui pèsent sur la balance commerciale. La troisième édition du Festival international du manioc All Kassava, annoncée pour novembre 2026 à Douala et placée sous le signe de l’import‑substitution, doit servir de tremplin à ces objectifs en réunissant investisseurs, industriels, collectivités publiques et organisations paysannes autour d’une même vision : faire du manioc un pilier de souveraineté alimentaire et un moteur durable de croissance inclusive.

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