Plateforme Jeunes au service de la nation : entre ambition et construction citoyenne du Cameroun
La plateforme Jeunes au service de la nation (JSN) a organisé ses premières assises mardi 30 décembre 2025 à Douala, marquant une étape importante dans la structuration de ce mouvement né de l’engagement présidentiel envers la jeunesse camerounaise.
Dans son mot de bienvenue, le coordonnateur Ékollo Georges Dicka, administrateur principal de la santé publique et diplômé de l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM), a rappelé la genèse du mouvement. Celui-ci trouve son origine dans le discours d’investiture du président Paul Biya prononcé le 6 novembre 2025 au Parlement, dans lequel le chef de l’État a annoncé vouloir consacrer son huitième mandat aux femmes et aux jeunes.
Une réponse spontanée à l’appel présidentiel
« Les jeunes et les femmes se sont spontanément mis ensemble pour accompagner le discours du chef de l’État, surtout que nous sommes les principaux bénéficiaires de cette promesse ferme et solennelle », a expliqué Ékollo Georges Dicka. Le coordonnateur de la JSN a insisté sur le fait que cet engagement n’est pas nouveau pour de nombreux membres. « La plupart de ces jeunes sont au service de la nation depuis toujours, pour certains depuis 10 ans, 15 ans, 20 ans. Nous n’avons pas attendu le discours du chef de l’État pour être au service de la nation », a-t-il précisé.
Pour lui, cette plateforme répond à une nécessité cruciale : rendre visible l’action des jeunes déjà engagés dans la construction nationale. « Ce qui fait défaut en ce moment, c’est que les gens ont le sentiment qu’il n’y a pas de jeunes qui sont responsabilisés. Mais cette brochette de jeunes autour de nous travaille et obtient de bons résultats. Ce sont eux qui construisent cette nation », a-t-il souligné.
Une structure inclusive et exigeante
La plateforme Jeunes au service de la nation se présente comme une structure républicaine, apolitique et laïque, ouverte aux Camerounais de moins de 50 ans sans distinction d’appartenance ethnique, religieuse, politique ou culturelle. Cette ouverture, inscrite dans la charte de la plateforme, vise à rassembler un large éventail de profils issus de toute la République.
L’adhésion y est libre et volontaire, mais le processus reste encadré. Elle est soumise à une cooptation des membres déjà inscrits dans le forum et doit être autorisée par le directoire de la plateforme après un entretien direct avec les candidats. Cette approche vise à garantir l’engagement réel des nouveaux adhérents.
La charte de la plateforme établit également des règles disciplinaires strictes. Chaque membre est tenu de respecter les institutions de la République, le caractère apolitique et laïque de la plateforme, ainsi que les valeurs républicaines. Le respect mutuel entre membres et des échanges courtois sont également exigés.
Sont proscrits les atteintes aux institutions et valeurs républicaines, les propos dégradants, haineux, injurieux ou diffamatoires contre un membre, les communications publiques en contradiction avec les objectifs de la plateforme, et les polémiques sans fondement concret. Un système de sanctions progressives est prévu, allant de l’avertissement au retrait provisoire, jusqu’à l’exclusion définitive en cas de retraits provisoires répétés.
Des objectifs ambitieux pour 2026
Les objectifs affichés lors de ces assises sont multiples et ambitieux. Sur le plan stratégique, la JSN vise à promouvoir les jeunes et les femmes dans tous les secteurs d’activité, accroître leur visibilité dans le travail de construction nationale, créer un cadre de dialogue entre les pouvoirs publics et les jeunes, et établir un cadre de solidarité et de soutien mutuel entre les membres de la plateforme.
Sur le plan opérationnel, la plateforme entend procéder à l’enrôlement massif de nouveaux membres, créer une synergie d’action entre les jeunes, mettre en place des outils efficaces de relais et de communication des actions des jeunes et femmes, développer des relais institutionnels efficaces et adaptés, et créer un cadre de mutualisation des efforts et des actions.
Le coordonnateur a fixé un objectif chiffré ambitieux : recruter 10 000 membres à travers le pays d’ici 2026, alors que la plateforme en compte actuellement près de 200. « Il faut amplifier ce travail qui est fait et qui n’est jamais remarqué parce qu’il est toujours dans l’ombre », a-t-il martelé.
Structuration et perspectives
Sur le plan organisationnel, plusieurs décisions importantes ont été annoncées. Le siège de la JSN sera établi à Yaoundé “pour être proche du pouvoir”, une décision stratégique visant à faciliter les interactions avec les autorités centrales. Les participants ont également formulé diverses propositions sur les modalités de fonctionnement du mouvement.
Actuellement en cours de légalisation et fonctionnant principalement en ligne, la plateforme suscite déjà l’adhésion de plusieurs profils issus de différentes régions du Cameroun. Les statuts définitifs, actuellement en cours de rédaction, seront finalisés d’ici fin janvier 2026, a annoncé le coordonnateur. Ce document entérinera l’ensemble des propositions discutées lors de ces premières assises.
« Nous voulons être les amplificateurs de l’engagement du chef de l’État et continuer notre service en faveur de la nation », a conclu Ékollo Georges Dicka, insistant sur la nécessité de donner aux jeunes compétents “l’occasion de faire davantage, à des responsabilités un peu plus importantes”. Ces premières assises du mouvement Jeunes au service de la nation marquent ainsi le début d’une structuration qui se veut méthodique et porteuse d’espoir pour la jeunesse camerounaise engagée au service de la nation.






