Journée mondiale de la canne blanche : le cri des handicapés visuels du Cameroun

À l’occasion de la journée à eux dédiée célébrée dans le monde, l’Association pour la formation et l’insertion sociale des aveugles (Acfisa) marque un temps d’arrêt pour sensibiliser et revendiquer les droits qui sont les leurs.

Des chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, à l'échelle mondiale, ce sont 285 millions d'individus qui vivent avec une déficience visuelle, dont 39 millions sont aveugles. Dans la salle de conférence du Centre multifonctionnel de promotion des jeunes de New-Bell à Douala ce 15 octobre, ils sont plusieurs aveugles et malvoyants à avoir pris d’assaut ladite structure en compagnie des autorités administratives et municipales. Une seule chose les réunit en ce jour de la Journée mondiale de la canne blanche décrétée 1975 par l’Union mondiale des aveugles. Thème retenu pour cette 49ème édition : « Canne blanche, tous ensemble pour une mobilité sans frontière ». 

Un thème qui résonne à l’oreille de Julien Ngonjo, atteint de cécité depuis quatre ans et qui se trouve confronté à de nombreuses difficultés quotidiennes. « Nous avons beaucoup de problèmes avec les motos-taxis et taximen. Les autres personnes qui sont les usagers de la route sont respectueuses des personnes handicapées en général. Et il y a aussi les piétons qui nous bousculent à tout vent. On a passé les semaines à sensibiliser les gens pour comprendre le rôle de la canne blanche et aussi la personne aveugle », déclare l’enseignant en langue de signes et brailles diplômé du Centre multifonctionnel de Bépanda, à Douala. 

Kevin Momo, chargé de la communication d’Acfisa complète pour nous le lot de problèmes auxquels sont confrontés les aveugles et malvoyants, malgré les efforts des pouvoirs publics pour une inclusion sociale. « Il y a des gens qui ne nous comprennent pas premièrement lors de la communication. Deuxièmement, on pense que la canne blanche contamine la cécité, ce qui est un problème. Troisièmement, les gens ont encore peur d’approcher la personne handicapée visuelle parce qu’on pense qu’elle veut de l’argent. On n’en a pas besoin parfois. On peut organiser tout un plateau de deux heures. Mais ça ne suffirait pas pour étaler les problèmes de la personne handicapée visuelle jusqu’à ce que tout le monde comprenne», tire le journaliste.

L’État et autres personnes ont leur rôle à jouer, d’après le chargé de la communication d’Acdisa non sans dire être “délaissés”, pense qu’ils sont “simplifiés”. Séance tenante lors de cette célébration de la 23ème édition de la Journée mondiale de la canne blanche au Cameroun, des cannes pour faciliter la mobilité ont été distribuées à uje quinzaine d’entre eux avec l’aide de la Sgs et autres ONG.

« La canne blanche a un rôle prépondérant dans la vie de la personne handicapée visuelle. Acfisa fait sa part et l’État doit nécessairement l’accompagner. On a la chance aujourd’hui d'avoir des autorités qui ne sont souvent pas là. Prière que chacun fasse ce qui lui revient de droit pour que la canne blanche soit respectée dans tout le pays et pourquoi pas en Afrique », plaide M. Momo.

À titre d’information, les causes de la déficience visuelle sont multiples, selon les chercheurs médicaux :

  1. maladies dégénératives comme la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge),
  2. maladies chroniques comme le diabète, accidents, ou encore causes congénitales.

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