Les tendances mondiales et leurs principales conséquences d'ici 2035.

CHRONIQUE.Des tendances qui transforment le paysage mondial. Les riches vieillissent, mais pas les pauvres. La part de population en âge de travailler diminue dans les pays riches, en Chine et en Russie mais augmente dans les pays plus pauvres, surtout en Afrique et en Asie du Sud. Ce phénomène permet un développement de l'économie, de l'emploi et de l'urbanisation mais pèse sur la qualité de vie et renforce les mouvements migratoires. L'éducation et la formation continue seront cruciales, aussi bien dans les pays développés que dans ceux en voie de développement.

L'économie mondiale amorce un virage. À court terme, la croissance économique va stagner. Les économies dominantes devront affronter la réduction de leur population active et la baisse des gains de productivité, contrecoups de la crise financière de 2008-2009 ayant entraîné une hausse de la dette, une baisse de la demande et engendré la méfiance vis-à-vis de la mondialisation. La Chine tentera de négocier un virage en passant d'une politique d'exportation massive et d'investissement à une économie tournée vers le marché intérieur. Dans les pays en développement, la récession viendra également menacer la lutte contre la pauvreté.

Les innovations technologiques accélèrent la marche vers le progrès mais provoquent des ruptures. Les avancées technologiques rapides intensifieront la marche vers le progrès et créeront de nouvelles opportunités mais risquent aussi d'aggraver les divisions entre les gagnants et les perdants. Automatisation et Intelligence artificielle menacent de modifier les industries à un rythme que les économies ne pourront pas suivre, supplantant les travailleurs et bloquant par là même les voies traditionnelles de développement aux pays plus pauvres. Certaines biotechnologies, comme l'édition génomique, vont révolutionner la médecine et d'autres disciplines tout en renforçant les divergences en matière d'éthique.

Opinions et identités déclenchent une vague d'exclusion. Dans un contexte de récession, l'hyper-connectivité mondiale risque d'intensifier les points de tension entre les sociétés et en leur sein. Le populisme prendra de l'ampleur à gauche comme à droite, mettant en péril le libéralisme. Certains leaders utiliseront le nationalisme pour renforcer leur contrôle. L'influence des religions, plus autoritaires encore que certains gouvernements, montera en flèche. Parallèlement, le statut des femmes s'améliorera presque partout. Elles accéderont à des postes décisionnels grâce à une meilleure insertion dans l'économie, mais les réactions seront d'autant plus violentes.

Gouverner devient de plus en plus difficile. Les citoyens exigeront de leurs dirigeants sécurité et prospérité mais la stagnation des revenus, le manque de confiance, la montée des extrémismes et l'apparition de nouvelles difficultés freineront les gouvernements. Les technologies élargiront les rangs des individus susceptibles de bloquer ou court-circuiter l'action politique. Gérer les problèmes à échelle internationale deviendra d'autant plus difficile que les acteurs du pouvoir se multiplieront (ONG, sociétés et particuliers puissants), menant à des actions plus ponctuelles et moins globales.

La nature des conflits change. Les risques de conflit augmenteront du fait des intérêts divergents entre les grandes puissances, de la menace terroriste de plus en plus prégnante, de l'instabilité perpétuelle au sein des États les plus vulnérables et de la diffusion de technologies perturbatrices et meurtrières. Les manœuvres de déstabilisation des États se feront plus fréquentes grâce aux armes de précision à grande portée, aux attaques en ligne, aux systèmes robotisés permettant d'atteindre des cibles très lointaines et à la facilité croissante avec laquelle il sera possible de se procurer les techniques nécessaires à la création d'armes de destruction massive.

Le changement climatique, l'environnement et les problèmes de santé requerront une attention croissante. Même si la coopération est de plus en plus difficile, plusieurs menaces mondiales représentant des dangers imminents mais aussi à plus long terme exigeront une action collective. Les conditions climatiques extrêmes, les pressions hydriques et foncières ainsi que l'insécurité alimentaire viendront perturber les sociétés. La hausse du niveau des mers, l'acidification des océans, la fonte glaciaire et la pollution changeront les habitudes de vie. Des tensions liées au changement climatique risquent d'apparaître. Le nomadisme et de mauvaises infrastructures sanitaires rendront les épidémies plus difficiles à gérer.

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