Opinion - Diplomatie : La fourberie française mise à nu au palais d'Étoudi.

De gauche à droite : Émmanuel Macron, président de la France ; Paul Biya, président du Cameroun au Palais de l'unité.

Dans un monde interagi par le paradigme de l'interdépendance certes, mais qui ne dilue tout de même pas l'interdiction d'ingérence dans les affaires intérieures des Etats, principe posé et affirmé par l'article 2(7) de la charte des Nations unies, il devient de plus en plus incongru, rustre, mais paradoxalement vulgaire, de faire face à des discours journalistes-mieux journaleux-de propagande Politique des puissances occidentales sur la marche politique des Etats d'Afrique en particulier.

Le choc des civilisations de Samuel Huntington, saupoudré avec la théorie du "fardeau de l'homme blanc" de Rudyaard Kipling constituent implacablement des socles épistémologiques sur lesquels les puissances occidentales se fondent pour agir dans leurs relations diplomatiques avec les Etats africains. La France se situe certainement dans la dynamique sus-décrite.

En perte de repères et de terrain, faisant face à une fulgurante montée de la francophobie en Afrique en général et au Cameroun en particulier, le Chef de l'Etat français a vu juste d'accepter l'invitation à lui adressée par le Chef de l'Etat du Cameroun, le Sage, S.E Mr PAUL BIYA. Dans le sillage d'un toast offert par ce dernier à son homologue, une question lui est posée par une journaliste de RFI-je dirais, une apparente mandataire du Président Français-relativement à une possible candidature pour la présidentielle de 2025.

N'ayant pas bien écouté la question, le Président camerounais, S.E Mr PAUL BIYA, va gauchement se faire aider par son homologue français, qui, au crépuscule de sa gaucherie, va se designer "l'ambassadeur" du Président BIYA pour la circonstance. Dans une lucidité légendaire et démontrant la parfaite maîtrise de la Constitution de son pays, et par ricochet, démontant la duplicité mâtinée dans une candeur mesquine française en général et de la journaliste en particulier, le Sage S.E Mr PAUL BIYA va rappeler qu'il est élu pour 7 ans, et qu'il n'en avait déjà usé que de 4 ans-par conséquent, il reste 3 ans.

De plus, non seulement, il a évacué le débat sur son mandat, mais aussi il est resté légaliste car la loi constitutionnelle du 18 janvier 1996, modifiée le 14 avril 2008, l'autorise à se représenter en 2025. Le Chef de l'Etat du Cameroun a donc pris à contre-pied non seulement le Président français, qui aurait manifestement utilisé la journaliste française pour poser cette question, mais aussi les néo férus de la palabre sur la succession.

Le Président de la République du Cameroun vient donc d'exposer la fourberie française, et notamment du Président Français, qui aurait vraisemblablement voulu interroger directement son homologue français sur sa potentielle candidature en 2025, mais qui l'aurait certainement fait par le biais de cette journaliste de RFI. Il s'agit donc in fine de dire que les bataillons de la succession doivent prendre une pause, l'envoi de Mr Franck Emmanuel Olivier BIYA à la vindicte populaire doit cesser, car le nnom nguii conduit encore bel et bien le bateau Cameroun, et ce jusqu'en 2025, et peut-être après, puisque le Sage Camerounais a déclaré que ce n'est qu'en 2025 qu'ils (les français) sauront s'il restera au palais d'Etoudi ou ira à Mvomeka'a.

A la France, je dirais qu'il faut encore patienter. Aux Camerounais, ne parlez pas encore de succession.

Par Dr NLEME ONDJA'A Anicet Joël, Ph.D en droit public.

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