Phénomène de “microbes” à Douala : les détails de l’agression de masse à Douala 1er et 2ème
ENQUÊTE. Six jours après l’assassinat de Blaise Éyango, le crime à l’arme blanche a été reconstitué. Ainsi que les scènes de banditisme en bande organisée des “microbes”.
Baban Riban Serge alias “Dreck” (31 ans) et les douze autres personnes impliquées dans l’agression de la station-service Ola de Njo-Njo jusqu’à Total Anatole ont été observés et entendus. Répétition simulée du chef de gang et sa troupe sur les lieux de l’enquête en présence de la police scientifique de la Division régionale de la police judiciaire du Littoral et du gouverneur de cette région, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua.
« Compte tenu du fait que certains ont voulu montrer que la ville de Douala est invivable, il était question aussi que nous puissions accompagner la justice dans cette phase. C’est pour cela que l’état-major et moi, les sous-préfets de Douala 1er et 2ème sommrs venus pour que nous puissions vivre cette reconstitution des faits », déclare le patron de la région du Littoral.
Un moment important qu’apprécient les populations pour certains victimes de ces bandits sporadiques à l’arme blanche. «Ce jour-là (vendredi 20 septembre (NDLR), ils sont arrivés vers 19h. Quand je me suis levée pour servir une cliente, ces petits bandits m’ont intimé l’ordre de tout donner avec de longs couteaux. Ils ont tiré ma saccroche et coupé le sac d’une dame. Ils étaient une cinquantaine en route. Aujourd’hui qu’on les a arrêtés, nous sommes très contents. Mais il faut seulement qu’on les tue. Parce qu’ici, on a peur. À 19h dans cet endroit, on débarrasse tout et ferme», témoigne cette commerçante au carrefour Total Anatole.
Baban Ribal Serge, le meurtrier de Blaise Éyango.
Reconstitution de l’agression
Le meurtrier de Blaise Éyango, Riban Babal Serge, repris de justice, a revu ses agressés de l’ancien Mobil Njo-Njo. Les enquêteurs et journalistes ont revu cette soirée d’opération spontanée de vendredi dernier. D’un geste digne d’acteur hollywoodien, mais pourtant vrai, les “microbes” reproduisent leur geste d’agression aux endroits où ça s’est passé. Une reconstitution qui peut s’avérer déterminante pour suivre le dossier et rassurer les Doualais de ce qu'ils doivent se sentir en sécurité dans leur ville.
« Permettez-moi de dire que ce sont les bandits que nous avons arrêtés et non les microbes. Comme ils sont tous passés aux aveux, celui qui a ôté la vie à monsieur Éyango Blaise est là et vous l’avez vu avec un semblant de couteau à main. Celui avec lequel il a assassiné Éyango est au niveau de la Police judiciaire. Avec l’orientation du Procureur de la République, il était question pour d’assister à cette reconstitution des faits parce que c’est une phase judiciaire. Ces bandits étaient une quinzaine; aujourd’hui ils sont 13. Mais ceux qui restent seront repris et ils vont répondre devant la justice. Nous demandons à la population de coopérer en dénonçant. Notre ville n’est pas un capharnaüm que l’on noircit facilement. Ce n’est pas dans les réseaux sociaux. Que ceux qui veulent mettre le désordre dans cette ville rencontreront la force de la loi », réagit Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, gouverneur du Littoral.
La reconstitution des faits a duré près de deux heures. Le temps d’entendre les bandits impliqués dans l’agression de vendredi dernier à Douala. Des deux premiers assaillants à la Police judiciaire du Littoral depuis samedi, 21 septembre, leurs autres compairs les ont rejoints. Mbong Anicet Marcel (22 ans) et Ngong Éwanè François (21 ans), ainsi que les onze autres membres de leur gang seront traduits en justice les jours qui suivent pour répondre de leur forfait.