Cameroun - Hydrocarbures : 672 milliards de francs CFA de subventions requis pour maintenir les prix à la pompe inchangés
Les réalités conjoncturelles inhérentes aux fluctuations du prix du pétrole brut (matière première de la production du super, du gasoil et du pétrole lampant) sur le marché international ont mené à un cours du baril passant entre janvier 2021 et janvier 2022, de 51 dollars à 91 dollars, soit une hausse de 78% en valeur relative. Ce prix du baril de pétrole brut a atteint un pic de 139 dollars en mars 2022 en raison du conflit russo-ukrainien. C'est d'ailleurs le cours le plus haut enregistré depuis la crise des subprimes de 2008.
Par ailleurs, sur la même période, outre le fait que les cours du gaz naturel (matière première de la production du gaz domestique) et du frêt maritime ont connu une flambée, l'incendie de la SONARA (Société Nationale des Raffineries) en 2019, l'unique raffinerie du pays, a d'autant plus fâcheusement impacté le secteur pétrolier camerounais qui, convient-il de le dire, se caractérise exclusivement par les importations de produits pétroliers finis depuis cet accident.
Selon des simulations faites par la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH), le prix d'équilibre du baril de brut pour un stabilité du prix à la pompe se situe entre 40 et 50 dollars. Du coup, toute augmentation des cours mondiaux au-delà de cette marge entraîne des pertes plus importantes que l'État se doit de compenser.
C'est au regard de cet état de faits, apprend-t-on du Ministre du Commerce, que le prix du litre de super devrait être de 1016 F CFA, celui du gasoil de 1027 F CFA, celui du pétrole lampant de 849 F CFA. Or, ces trois produits coûtent respectivement 630 F CFA, 575 F CFA et 350 F CFA à la pompe en raison d'une dynamique et intervention stabilisatrices de l'État. En outre, la bouteille de gaz de 12 kg quant à elle, devrait coûter 13277 F CFA, cependant, elle est plutôt vendue à 6500 F CFA.
Dans le contexte conjoncturel actuel relatif à la crise inflationniste mondiale, le maintien des prix subventionnés actuels à la pompe des hydrocarbures aura un coût sur les finances publiques de 253 milliards de francs CFA pour la consommation de super, 376 milliards pour le gasoil, 43 milliards pour le pétrole, et 70 milliards pour le gaz domestique au cours de l'exercice 2022.