Le Ministre qui avait dit qu'on peut vivre avec 36.270 F CFA au Cameroun menace de suspension salariale les enseignants grévistes du collectif OTS.

Le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS), Sieur Grégoire Owona, fait savoir que l'arrêt des cours de la part des enseignants grévistes réunis au sein du collectif OTS sera sanctionné par une suspension des salaires des frondeurs, car le salaire est la contrepartie d'un travail effectué.

Le Ministre qui avait dit qu'on peut vivre avec 36.270 F CFA au Cameroun menace de suspension salariale les enseignants grévistes du collectif OTS.
Grégoire Owona, Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale du Cameroun.

Le contexte social camerounais est marqué depuis environ un mois par un mouvement d'humeur initié par des enseignants du secondaire regroupés au sein du collectif OTS (On a Trop Supporté), manifestant leur mal-être et revendications via l'opération "Craie Morte". Et d'ailleurs, à cette fronde manifestée par une présence effective dans les salles sans dispensation de leçons jusqu'à date de résolution plénière du chapelet des revendications, vient s'ajouter dès le 14 mars 2022, celle des enseignants du Ministère de l'Éducation de Base (MINEDUB) regroupés quant à eux au sein du collectif TCT (Trop C'est Trop).

Le risque de contagion de ces mouvements d'humeur aux autres sous-secteurs d'activité socio-professionnelle est avéré. C'est dans ce contexte sociopolitique qui semble exhaler du soufre que le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS), Grégoire Owona, contacter au téléphone par nos confrères d'ABK Radio réagira pour dire que : << Le salaire est la contrepartie d'un travail fait. Si la grève continue, on ne pourra pas payer le salaire aux enseignants et ils le savent, c'est ce que dit la loi >>. Par ailleurs, le Ministre dira : << on ne menace personne, mais il faut qu'on sache qu'en tant que travailleur, on a des droits mais aussi des devoirs >>.

Les devoirs des enseignants sont plus impérieux que ceux du Gouvernement si l'on s'en tient aux propos de Grégoire Owona, car le Gouvernement s'est engagé en 2018 à régler selon un chronogramme bien spécifié le plus clair des revendications des enseignants qui font l'objet de leur fronde. Le Ministre semble peu s'en préoccuper, et pour mémoire, n'est-ce pas le même qui disait en date du 30 avril 2019 sur le plateau du journal télévisé de 20 H 30 de la CRTV que l'on peut << vivre avec un SMIG de 36.270 F CFA au Cameroun >> ?

Des menaces qui n'en sont pas chez Grégoire Owona

Le substantif nominal << menace >> semble prendre un tout autre sens dans la langue de Voltaire chez Sieur Owona lorsqu'il asserte : << on ne menace personne >> . Si ses propos sont loin d'être des menaces, que sont-ils ? Des mises en garde ? Il convient certainement de relever qu'une mécanique de rouleau compresseur a dans la même veine été mise en branle par le << champion de la libération du serpent affamé >>, le Ministre de l'Administration Terroriale ( MINAT), Paul Atanja Nji, qui a instruit des descentes dans les établissements scolaires aux administrateurs civils, communément appelés << chefs de terre >>, pour lister les enseignants grévistes et implémenter à leur encontre des mesures de rétorsion dès le 14 mars 2022.

Quelques revendications portées par le collectif OTS

Les enseignants frondeurs revendiquent entre autres : l'application du statut particulier de l'enseignant ; la levée de tous les goulots d'étranglement dans le processus d'intégration des enseignants à la fonction publique ; la suppression du racket que subissent les enseignants de la part de fonctionnaires véreux lors du traitement des dossiers d'intégration ; l'amorce du processus d'intégration dès l'école de formation ; le paiement des compléments de de salaire ; le paiement des avancements dont arrêtés sont disponibles ; une clarté et lisibilité dans les carrières ; la prise en compte des primes de non-logement ; une bourse d'étude pour les étudiants en formation au métier d'enseignant ; l'automatisation des avancements, etc.

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