Tribune : À l'élite du Grand-Nord

Dieudonné Essomba, ingénieur statisticien économiste à la retraite.

De manière de plus en plus récurrente, les élites du Grand Nord évoquent l’état d’abandon de leur Région et adressent des mémorandums à la bureaucratie centrale de Yaoundé.

 En réalité, ils n‘auront rien, nonobstant ces plaintes fondées, car cet abandon est précisément lié à la mauvaise organisation de l’Etat. 

Ils sont en effet piégés comme les autres Camerounais par l’abominable idéologie de « l’unité nationale » qui n’est en réalité qu’une ruse pour conserver la gestion monopoliste des ressources collectives. Il n’y a aucune unité nationale là-dedans ! C’est, de manière claire et indubitable, un enfumage idéologique d’un minuscule groupe de soi-disant « bâtisseurs de la Nation » qui a parasité le Cameroun et aspire toute sa substance productive pour alimenter son train de vie somptuaire.

Ce modèle d’Etat doit absolument changer. Il n’est plus question de laisser toute la gestion des 5.000 Milliards du budget entre les mains des gens de Yaoundé  en les suppliant de venir réaliser des investissements, comme si cet argent leur appartenait ou comme s’ils étaient des Divinités bienveillantes dont il faut s’attirer la bienfaisance à travers des prières larmoyantes.

Ce que les élites du Grand Nord devraient clairement demander à l’Etat, relayées d’ailleurs par les élites d’autres Régions, ce n’est plus de venir réaliser des choses dans leur Région, mais de leur remettre leur part dans le cadre d’un Etat fédéral. 

Dans ce genre d’organisation, l’Etat fédéral prend la moitié des 5.000 Milliards du budget, et laisse l‘autre moitié aux Etats Régionaux, soit 2.500 Milliards. Comme le Nord représente le tiers de la population du Cameroun, il aura aussi  le tiers de ces 2500 Milliards concédés aux Etats Régionaux, soit  830 Milliards.

Cet argent doit être transféré aux Etat Régionaux du Nord, sans hésitation, ni murmure, chacun selon sa dotation. Maintenant, si les Nordistes ne réalisent pas leurs investissements avec leur part, le monde entier saura alors qu’ils ne sont que des bavards. Mais au moins, personne n’accusera le pouvoir central d’être responsable de leur misère.

 

Dieudonné ESSOMBA

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