Chronique - Crise économique camerounaise: Où sont les économistes ?
Maintenant que le pays est dans une récession profonde, ou son budget a été saisi et désormais géré par les bureaucrates de Bretton-Wood, sans que le Gouvernement puisse faire quoi que ce soit, le peuple camerounais à plus que jamais besoin d'eux.
D'où vient donc ce calme sinistre? Pourquoi un tel silence alors que le pays souffre? Alors qu'on aurait dû les voir monter au créneau, ils se sont prudemment réfugiées dans leurs amphithéâtre ou ils enseignent les courbes putty-putty et les boîtes d'Erguework en citant les Shumpeter et les Balassa.
Au moment même où le pays les attend pour des propositions concrètes aux problèmes concrets que vit le Cameroun, a savoir l'inflation galopante des biens de première nécessité, l'illiquidite du Trésor qui est devenu incapable de répondre aux exigences minimales de paiement de la dette intérieure, la pression du FMI pour la suppression des subventions, les menaces précises sur les salaires nominaux, y compris les leurs sans compter tout le reste.
Ils ne disent rien, laissant le pauvre Motaze se débattre seul avec son ami Essomba Bengono qui n'est pas plus éclairé que lui. Ces deux s'imaginent qu'ils peuvent résoudre les problèmes du Cameroun en traitant Dieudonné Essomba au Parlement de faux expert, tout en s'habillant en costume griffé, parlant comme des Blancs et faisant des simagrées.
Des 2011, j'ai annonce que le programme des Grands Projets nous conduisait tout droit à la crise économique.Pourquoi? Parce que c'était un programme dit manchot. Autrement dit, il se préoccupait seulement de générer le revenu, mais sans s'intéresser de l'utilisation du revenu généré.
En effet, quand vous engagez un programme de croissance, la première préoccupation est d'empêcher que ce revenu additionnel ne sorte massivement pour acheter les biens d'importation, sinon vous créez un déséquilibre de votre balance courante qui vous bascule directement dans une crise de liquidité internationale et par suite, de surendettement.
Vous devez donc absolument tout faire pour limiter cette explosion de la demande extérieure en trouvant un mécanisme qui retient de force une partie du pouvoir d'achat généré par la croissance.
C'était cela le principal enjeu des Grands Projets. Malheureusement, le Cameroun ne pouvait pas recourir aux mécanismes traditionnel de protection du territoire. Ainsi, son insertion dans le CFA l'empêchait d'utiliser la politique monétaire pour se protéger. De même, ses engagements vis-à-vis de l'OMC et les accords APE lui interdisaient de contrôler ses frontières.
Face à ces contraintes, la seule solution restait la binarisation du CFA qui consistait à émettre un CFA local inconvertible évoluant parallèlement au CFA normal.
C'était en réalité une reproduction a l'échelle nationale des monnaies complémentaires qui existent dans les pays développés.
Malheureusement, la proposition a été combattue. Et sans un tel mécanisme, il n'existait plus rien qui pouvait retenir le revenu créé par les Grands Projets, d'où une dépense extérieure compulsive qui a transformé le Cameroun en un dépotoir de toutes les saletés du monde.
Comment le Cameroun pouvait éviter la crise? Quand j'ai annonce cette crise depuis 2011sans discontinuer, ce n'était pas parce que je detestais le Cameroun, mais simplement parce qu'il y avait une grave erreur technique dans le programme..
Les gens ont passé le temps a me pourfendre, a me traiter de catastrophiste, et de faux prophète, en disant que j'annonce des malheurs qui n'arrivent jamais.
Je n'annoncais pas les malheurs pour qu'ils arrivent, mais pour qu'on prenne a temps des mesures pour les empêcher d'arriver.
On n'a pas voulu me croire et les malheurs sont déjà là..Et que les Camerounais ne se fassent aucune illusion. Ils doivent plutôt se préparer à subir 20 ans d'un autre ajustement très dur. Déjà, dans les jours à venir., ils subiront la suppression des subventions, la baisse nominale ou réelle des salaires et la dévaluation..
Il n'existe aucun mécanisme par lequel on peut échapper à ce misérable destin...
A moins de vendre une partie du Cameroun aux créanciers, font la Chine..
Dieudonné Essomba