Défense de fer et attaque éclair, solutions face a une forte adversité ?

Défense de fer et attaque éclair, solutions face a une forte adversité ?

Il n’est pas simplement question du Maroc mais de certaines évolutions constatées et exploitables par les techniciens. En effet, tout au long de l’histoire du football, il y a eu des avancées. Les organisations en zone apparaissent à partir du milieu des années 80, délaissant celles basées sur le marquage individuel.

Pendant longtemps, avoir la possession de balle équivalait à commander le jeu : cette idée avait été le credo de Johan CRUYJFF, chantre du beau jeu et héritier du fameux FOOTBALL TOTAL. Il allait savamment l’exploiter avec sa DREAM TEAM.

Frank Rijkaard, et surtout Josep « Pep » Guardiola allaient perpétuer cette tradition..

Si tu as la balle, l’adversaire ne l’a pas, il ne peut donc te marquer le but et tu as au moins autant de chances que ton adversaire pour gagner le match.

La possession positive de la balle (différente d’une possession stérile) était une des clés de succès (ce jeu a permis à l’Espagne de remporter 3 trophées majeurs en quelques années: Euro 2008 et 2012, cdm 2010) et beaucoup de techniciens ont commencé à s’y mettre. Tout le monde n’avait pas les armes techniques ou technicotactiques de virtuosité et habiletés techniques individuelles et collectives pour rivaliser d’avec le Barça ou ses adeptes.

On avait déjà constaté, même pendant les périodes de domination du Barça, de ses adeptes, et de l’Espagne, des difficultés pour ces équipes à s’en sortir face à des défenses renforcées (Chelsea, Inter, Allemagne, etc.) mais pour leurs adversaires devenus ainsi solides défensivement, il fallait donc aussi y adjoindre des solutions sur le plan offensif.

Ces solutions venaient logiquement de l’observation des matchs de haut niveau, avec des attaques rapides, et, ce qui allait en être la clé de déclenchement, LES TRANSITIONS RAPIDES (au départ, on parlait de RECONVERSION).

La coupe du monde 2014 a été la première grande compétition majeure où cette vision a véritablement frappé les esprits : 21 des 64 matchs de la cdm 2014 avaient été remportés par des équipes avec une moindre possession de balle. C’était de l’inédit. La tendance a suivi en champions league dans des matchs à élimination directe. A l’Euro 2016, le Portugal est champion d’Europe avec souvent une moindre possession de balle par rapport à ses adversaires..

Lors de la cdm 2018, 22 des 48 matchs du 1er tour ont été remportés avec une moindre possession de balle. 7 des 8 matchs des 1/8 de finale ont suivi la même tendance, la suite de la compétition aussi. La France est championne du monde sans presque jamais avoir eu une meilleure possession de balle que ses adversaires.

Quelques observations du football de haut niveau ont attiré l’attention : les Attaques placées (donc grande possession de balle) génèrent moins de buts que les attaques rapides. Les équipes qui gagnent souvent ont un bloc équipe avec des dimensions plus réduites que celles du bloc des équipes qui perdent. Les équipes défendent mieux lorsque le bloc équipe est en barrage et l’efficacité défensive s’appuie sur deux paramètres essentiels : la densité et la rigueur.

Au vu de toutes ces observations, les équipes potentiellement inférieures ont des armes pour mettre leurs adversaires en difficulté. C’est ce que le Japon, l’Arabie Saoudite, la Corée du Sud et la Tunisie ont fait pour battre des grandes nations de football. C’est ce que le Maroc fait de manière répétitive avec une certaine réussite pour avancer, et les gars sont en pleine confiance désormais.

Le Cameroun, le Ghana et surtout le Sénégal ne l’ont pas compris, pourtant, ils étaient inférieurs à leurs adversaires. Ils ont pu gagner une fois, mais c’était difficile de rééditer l’exploit en cherchant à jouer d’égal à égal avec un potentiel moindre que celui de leurs adversaires.

Le Maroc l’a compris et s’y investit...

Par Martin Bille Tanga, entraîneur de football

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