Lutte contre les déchets plastiques : L’engagement écologique de Kribi
Comme dans la quasi-totalité des grandes villes au Cameroun, la pollution plastique n’épargne pas la station balnéaire qu’est Kribi. Des tonnes de déchets plastiques composées de bouteilles Pet des sociétés brassicoles et de sacs d’emballages jonchent au quotidien les principaux dépôts d’ordures. Avec les fortes précipitations en cours cette moitié du mois de septembre, les drains sont débordés par la quantité de matières qui afflue, drainée par les courants d’eau en direction du fleuve Kienké qui, à son tour, reverse toutes les saletés dans l’océan atlantique.
Kribi, cité touristique par excellence, présente ainsi un visage hideux. Ce d’autant plus que les belles plages de Ngoye, véritable attraction pour bon nombre de visiteurs, finissent en réceptacle de ce festival désagréable et déshonorant.
« On a un pincement au cœur quand on voit toutes ces bouteilles plastiques sur le sable fin de cette belle plage » fait savoir Éliane M. habituée des lieux. Elle renchérit que « le phénomène prend de l’ampleur au fil des années. Si rien n’est fait, ce sera une poubelle à ciel ouvert. »
Les autorités municipales ont pris conscience de la situation et s’engagent pour une cité écologique. Pour y arriver, le maire de la ville de Kribi, Guy Emmanuel Sabikanda, ne compte pas s’y prendre seul. La municipalité s’est attachée les services de quelques organisations de la société civile (OSC). L’association Stop Pollution fait partie de ces partenaires stratégiques de la Communauté Urbaine de Kribi dans le cadre de la lutte contre la prolifération des déchets en tout genre. À l’occasion de la journée mondiale du nettoyage, samedi 17 septembre dernier, ses volontaires se sont joints au personnel de la Communauté Urbaine afin d’effectuer une vaste opération de ramassage dans les rues, plages et marchés de la ville.
L’opération de ramassage menée sous une pluie battante a duré quatre heures de temps. Des drains ont été libérés, le lieu-dit ancienne gare routière assaini et la plage de Ngoye requinquée. Pour Idriss Engolo, le président de l’association Stop Pollution, « les populations de Kribi commencent à prendre au sérieux les problèmes liés aux changements climatiques et à l’insalubrité. » Avec ses compagnons, ils sensibilisent sur les réseaux sociaux et dans des zones ciblées. Aussi, Aspol s’est résolument engagée auprès de la Communauté Urbaine de Kribi dans le combat contre la pollution plastique.
Pour rappel, le maire de la ville de Kribi dont le mandat a débuté en 2020 a pour vision de faire de la cité balnéaire une « ville intelligente. » Cette mission induit la gestion saine des écosystèmes pour préserver durablement l’environnement. L’accompagnement des populations est capital pour des résultats probants, d’où cet appel à l’endroit de ces dernières : « les gens doivent sortir tous les jours et ramasser au moins un déchet plastique. » Le cri de cœur vaut tout son pesant d’or. La survie de la planète en dépend.