Cameroun - Faux diplômes : Radiation au sein de nos forces de défense et de sécurité : qu'en est-il réellement ?

Par Charly KENGNE

I- ARMÉE CAMEROUNAISE : CREUSET DES VALEURS ÉTHIQUES ET PROFESSIONNELLES

Je tiens à rappeler à l'ensemble des Camerounais qu'au début des années 2000 précisément en 2001 le commandant en Chef des forces armées Camerounaise à la personne du Président de la République, Son Excellence Paul BIYA lance l "INTERARMISATION" dont l'un des piliers est la "PROFESSIONNALISATION" des Hommes. Alors la base même de cette Professionnalisation des armées tournent autour de deux (02) choses : la Morale et la qualité du personnel de la défense.

1- LA QUALITÉ DU PERSONNEL 

Les faits aujourd'hui parlent d'elles mêmes, le Cameroun possède en Afrique l'une des armées les professionnelles qu'il soit et ce grâce à la qualité de la formation et des enseignements qui sont dispensées dans nos écoles de guerre et centre d'instruction armée. Tout ceci ne peut se faire sans un préalable de pré-requis qui trouvent leurs sources dans la qualité du diplôme présenté au concours d'entrée au sein de nos forces armées.

2- LA MORALE 

La morale au-delà de la discipline doit toujours être le socle sur lequel repose toute armée de par la sensibilité de ce corps de métier et surtout sa pratique au quotidien. L'armée Camerounaise ne saurait toléré au sein de ces rangs des individus dont la moralité a été faussée au départ de peur qu'à la longue leurs agissements ternissent ou porte atteinte à l'image de marque des Forces de Défense et de Sécurité du Cameroun . 

II- LA RADIATION : UNE PRATIQUE COUTUMIÈRE AU SEIN DES FORCES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ DU CAMEROUN.

L'armée Camerounaise a toujours radié et ce depuis très longtemps pour différents motifs. Pour des raisons de santé, pour des raisons de discipline et même pour des cas de faux de diplômes. Alors pourquoi faire un scoop  pour une actualité qui n'en est pas une ? Peut-être du fait de la forte médiatisation de notre société actuelle.  

Pour rappel entre 2004 et 2011 le Cameroun comptait environ quatre (04) centre d'instruction Interarmée loin de la dizaine que nous avons aujourd'hui. 

En 2004 prés de deux cents (200) éléments sont radiés de nos centres d'instructions.

En 2006, plus de deux cents (+200) éléments sont radiés de nos centres d'instructions

En 2011, plus de deux cents (+200) éléments sont radiés dans chaque centre d'instruction. Si vous multipliez ce nombre par le nombre de centres d'instructions présents à l'époque à savoir quatre (04), cela vous fait un total de près de 1000 éléments radiés rien que pour l'année 2011. Et pourtant cela n'a pas connu de forte médiatisation comme c'est le cas aujourd'hui.

Ensemble faisons un petit raisonnement par l'absurde. Si en 2011 le Cameroun ne comptant que quatre (04) centre d'instruction Interarmée a connu plus de 1000 radiés au sein de nos Forces Armées et que rendus aujourd'hui en 2022 sur la dizaine de centre d'instruction Interarmée que nous avons, sommes encore entrain de radier près de 1000 éléments, cela voudrait simplement dire que sur le plan du contrôle et suivi des candidats, cette institution a fait de grands progrès pour limiter au maximum les fraudes à l'entrée.

Comme pour dire que la radiation est une pratique coutumière au sein des Forces de Défense et de Sécurité du Cameroun . 

III- SERAIT-CE UNE FAILLE AU NIVEAU DU CONTRÔLE DE LA MORALITÉ DES CANDIDATS ?

Dès votre présentation au concours d'entrée, il y a toute une procédure de contrôle des diplômes. Des correspondances qui sont envoyés aux différentes écoles, centres, instituts nationaux comme étrangers d'où sont originaires les diplômes. Ne pouvant stopper la procédure et faisant suite à ces correspondances les retours peuvent arriver en retard, les formations ayant déjà commencées alors dans de telles conditions il devient normal pour l'armée de stopper net la formation de ceux ou celles qui seraient entré(e)s sous la base d'un faux diplôme. Et surtout qu'à chaque étape de la formation il existe des comités de contrôle et suivi et ce même au niveau des centres d'instructions pour toujours se rassurer de la moralité des candidats à travers les documents déposés par ceux-ci dès leur présentation au concours d'entrée au sein des Forces de Défense et de Sécurité.

IV- PARLANT DE LA RADIATION : QU'EN EST-IL RÉELLEMENT POUR LA SÉCURITÉ DE NOS CONCITOYENS ?

Il faut dire ici que l'armée n'est pas le ministère public en réponse à ceux et celles qui pensent que l'armée devrait les poursuivre en justice. Les éléments radiés une fois incorporés au sein des Forces de Défense signent un "ACTE D'ENGAGEMENT" qui détaille clairement leurs prérogatives et les possibles conséquences en cas de manquement. D'ailleurs dans cet acte d'engagement la radiation y est mentionnée en cas de faute grave telle que la "FRAUDE", ou bien encore les "PROBLÈMES DE SANTÉ" et enfin les cas d' INDISCIPLINE". Donc en s'y engageant les candidats savent très bien à quoi s'attendre. Maintenant une fois radiée des Forces de Défense, ils redeviennent des "CIVILS" et l'armée n'a pas vocation à s'occuper ou à poursuivre des civils. Le Tribunal Militaire n'est compétent que pour deux (02) types de cas :

1- le personnel militaire poursuivis pour des fautes mais toujours en service au sein des Forces de Défense

2- Toute personne ( Civile ou Militaire) ayant comploté contre la sécurité ou la sûreté de l'État. Ça peut-être la haute trahison, le terrorisme ou bien d'autres choses encore...

Quand aux radiés, ils ne représentent en rien une menace pour la population civile, parceque rappelons encore que bien avant eux il y en a eu alors posons nous la question suivante : " Pourquoi ils n'ont pas posé ou créé des problèmes au sein de la population ?". Pour la simple raison qu' être radié ne veut pas dire être oublié... Oh que NON toutes ces personnes radiées dans leur grande majorité sont suivies non pas sur le plan social ou sociétal mais beaucoup plus sur le plan sécuritaire. Oui ils sont suivis et s'ils leur adviendraient compte tenu du contexte sécuritaire Camerounais de vouloir basculer vers le camp ennemi alors ils deviennent immédiatement "terroristes" et à ce titre seront traités comme tels.

Enfin les éléments radiés étaient encore à une phase initiatique et basique de leur formation. Rien ne leur avait déjà été enseigné de nature à pouvoir faire de ces personnes des menaces potentielles pour la sécurité de nos concitoyens une fois retournée dans la vie civile.

V- LEÇON À RETENIR

Plutôt de faire un tapage médiatique, les médias devraient se servir de cet exemple au sein des Forces de Défense pour interpeller les autres administrations à pouvoir enboiter le pas à l'armée Camerounaise mais surtout encourager et féliciter de telles initiatives qui redorent le blason de notre pays et plus encore celui de notre armée.

Charly Kengne