Cameroun - Inflation : Un plaidoyer pour la suspension du contrôle de conformité des marchandises importées.

La tendance haussière du niveau des prix au Cameroun n'arrête pas de faire des gorges chaudes, et "la situation est d'autant plus critique que cette inflation importée  vient se superposer à d'autres contraintes au plan national comme celles liées, entre autres, à l'extension du PECAE", s'est ainsi exprimé le GICAM au cours d'une réunion tenue le 18 mars 2022 à Yaoundé entre le Premier ministre Joseph Dion Nguté, plusieurs membres du Gouvernement et le GICAM.

D'après le GICAM, bien qu'étant un dispositif au service de la protection des consommateurs et du marché local, le PECAE en raison de son extension à toutes les catégories de marchandises importées, a engendré des pesanteurs et distorsions. Des difficultés sont créées par le flux  important de demandes et de recours à cet instrument, et "il est donc nécessaire d'envisager sa suspension pendant la période de crise" a plaidé le GICAM.

L'on ne saurait remettre en question le bien-fondé de ce programme dont l'objectif est d'assainir le marché camerounais en l'épurant de produits de mauvaise ou de qualité douteuse, institué depuis le 31 août 2016. Et, c'est d'ailleurs à cet effet, que la joint-venture formée par la société suisse SGS et la britannique Intertek International, avait été choisie pour les opérations et prestations de contrôles préalables de conformité avant l'embarquement des marchandises pour le Cameroun, car à date, le pays est encore dépourvu de laboratoires de pointe pour le contrôle conformité des marchandises.

Cependant, pour le GICAM, en dépit de cet avantage et cette importance indéniables sus-évoqués du PECAE, il est à redouter qu'il contribue à une augmentation du prix de certains produits importés sur le marché local, à cause de la répercussion du coût des contrôles de conformité avant embarquement sur le consommateur final.

Réponse gouvernementale

Le Gouvernement en réaction, a jugé pertinent de rechercher des réponses appropriées à ce problème et à bien d'autres, mais insiste sur la nécessité de respect du cadre légal dans la quête de solutions aux problèmes. Pour ce faire, la continuation du dialogue a été prescrite. Il a ainsi été décidé de poursuivre les concertations sur cette problématique avec une spécification par secteur d'activité et par filière en fonction du degré et de la nature de la crise inflationniste. Une plateforme de concertation et de discussion patronat-Gouvernement sera créée à cet effet et conduite par les services du Secrétariat général du Premier ministre.