Cameroun - SMIG : Vers une possible augmentation

Grégoire Owona, le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale du Cameroun


C'est ce que laisse subodorer le contenu d'une déclaration à la presse du Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale (Mintss), Sieur Grégoire Owona, en date du 1er mai 2022.


Le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale Grégoire Owona a porté à la connaissance de l'opinion publique que des tractations sont en œuvre pour procéder à une augmentation du SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti ) qui pour l'heure est de 36.270 F CFA, dans un contexte conjoncturel convient-il de le rappeler, de crise inflationniste mondiale, de stagnation salarial et de perte de pouvoir d'achat des ménages camerounais.


Pour mémoire


Depuis la crise mondiale de la dette des années 90, la dévaluation du franc CFA avec leur corollaire qui fut une double couple drastique des salaires dans la fonction publique camerounais de l'ordre de 50% et 30% au cours d'une même année, tant le pouvoir d'achat que le niveau de vie des camerounais sont en berne. Le salariat aura âprement été fragilisé, si ce n'est in fine précarisé tous secteurs d'activité confondus.

En date du 17 juillet 2014, le SMIG passa de 28.000 à 36.270 F CFA, soit une augmentation de 22,8% en valeur relative. Cette hausse est jugée insuffisante et insignifiante au regard de l'expectation de 150.000 F CFA de la part d'une coalition de 12 centrales syndicales, ou de la somme de 62.000 F CFA proposée au demeurant par les représentants des travailleurs.


Une lueur d'espoir

Pour l'heure, tout porte à croire que pour ce qui est du gouvernement, la volonté d'une augmentation substantielle et satisfaisante ne ferait pas défaut : "On est en négociation à l'heure où je vous parle pour qu'on augmente le SMIG. Mais, il faut que les entreprises puissent payer. Quand une entreprise vous présente ses bilans, tous les documents qu'elle peut vous faire juger et vous dit moi je ne peux pas payer plus que ça. Qu'est-ce que vous faites ? Maintenant que nous avons fait nos enquêtes et qu'on voit que les entreprises les entreprises paient un peu plus, nous sommes en négociation pour relever le SMIG", a déclaré Grégoire Owona.

Si l'on s'en tient aux propos de Grégoire Owona le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, en dépit des bonnes dispositions gouvernementales, la clé de voûte du système pour l'adoption d'un SMIG décent et en adéquation avec les réalités conjoncturelles du moment sont les employeurs. C'est à croire que l'État sur le sujet fait quelque peu l'expérience d'une certaine impuissance...

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