Commandement traditionnel : L’impérieuse nécessité d’une Chefferie Supérieure à Kribi
La cérémonie se veut sobre et dénuée de toute transversalité. L’intronisation de Sa Majesté Mingwuli 2 comme Cheffe du Groupement Mabi Pfièburi, samedi, sera à l’image de la Reine. Profondément enracinée dans la culture Mabi. Deux articulations sont prévues à cet effet. Le rituel du feu sacré, vendredi, au cours duquel, la Reine se verra initiée par le collège des traditionnalistes, puis, la partie protocolaire, le jour d’après, présidée par le Préfet de l’Océan , Nouhou Bello.
Le comité d’organisation a mis le grappin sur l’élite politico-administrative de la région. Ministres, gouverneurs, parlementaires, élus locaux, opérateurs économiques et membres du clergé sont attendus. Une bonne fourchette de chefs traditionnels aussi. Sur le plan local, les populations ont été appelées à s'y rendre massivement.
Sa Majesté Mingwuli 2 intronisée ce samedi à Bikondo (banlieue de Kribi), succède à son père, Mingwuli Adolphe, qui repose en paix depuis le 25 juillet 2015, après 37 ans de règne. Au regard du décret n° 77/245 du 15 juillet 1977, portant organisation des chefferies traditionnelles, la Reine répond aux critères de l’article 8 (chapitre 2) qui stipule que « les chefs traditionnels sont, en principe, choisis au sein des familles appelées à exercer coutumièrement le commandement traditionnel. »
Cependant, alors que Sa Majesté prend ses rênes, l’absence de Chefferie Supérieure dans la région de Kribi continue d’alimenter les débats au sein de l’opinion. En effet, l’article 4 (chapitre 1) du décret du 15 juillet 1977 renseigne que « l’autorité compétente peut classer une chefferie traditionnelle au 1er ou 2e degré, en raison notamment de son importance démographique et économique. » La ville portuaire et industrielle, Kribi, compterait à date plus de 100 mille habitants. L’argument est largement partagé par ceux qui souhaitent voir une Chefferie Supérieure érigée dans la cité balnéaire.
En attendant la levée de véto du gouvernement sur la création de nouvelles chefferies, le règne de Sa Majesté Mingwuli 2 s’annonce long et son avenir radieux pour le plus grand bien du peuple Mabi. Sa vision, s’inscrit dans la dynamique du dialogue permanent entre les générations, de fraternité et de prospérité des populations dont elle est la garante du patrimoine matériel et immatériel, d’une part, de l’approfondissement des recherches sur la mémoire du peuple Mabi et de la valorisation de ses fils et filles, d’autre part.
Par Landry TSAGA