Cameroun : Le Festival Nguma Mabi retrouve son essence
En l’espace de trois ans, la manifestation a bien grandi sous l’égide de Nyung Ka’a (la matriarche, ndlr) Véronique Moampea. Le Festival Nguma Mabi, cette année encore, braque ses projecteurs sur la culture du peuple Mabi. Un peuple établi le long de la côte camerounaise, de l’embouchure du fleuve Lokoundje, jusqu’à celle du Ntem dans l’arrondissement de Campo, département de l’Océan, région du Sud. Un peuple dont on vante les prouesses d’être lié à l’eau et à la forêt culturellement.
En attendant le quinze décembre et l’éclat du Carnaval de Kribi, le cœur de la ville balnéaire ne bat que pour son festival. Comme lors de la dernière édition, le Festival Nguma Mabi propose une palette d’articulations. C’est une véritable plongée dans les abysses des us et coutumes Mabi, un tremplin pour les nombreux visiteurs et touristes en quête d’originalité.
À la plage de Ngoye, dans le 2e arrondissement, des spectateurs assidus, tous âges confondus, se pressent aux portes du village de la foire depuis le vingt-trois novembre dernier. En ces lieux, mets traditionnels, savoir-faire ancestral et musiques folkloriques meublent des soirées interminables. C’est le lieu de brassage des cultures.
Un millier de personnes est attendu, dimanche 10 décembre, à la marche sportive. Le peloton sera mené par le préfet de l’Océan, Nouhou Bello, et la présidente du comité d’organisation du Festival Nguma Mabi, Véronique Moampea. La pratique du sport s’inscrit dans la logique de l’autre philosophie que véhicule cette célébration. Celle-ci consiste à maintenir pour tous, un esprit sain dans un corps sain.
Avec une telle affiche, Véronique Moampea, tête de proue de l’association dénommée Buli Ka’a, à toutes les raisons de croire que le pari de faire du Festival Nguma Mabi le fer de lance des célébrations culturelles dans le département de l’Océan est « réussi. » Nyung Ka’a (la matriarche) symbolise la responsabilité de conduire le peuple vers des lendemains meilleurs. Cela passe nécessairement par un retour aux sources et une maîtrise parfaite de son histoire.
Héritage historique
L’an dernier, un colloque scientifique a réuni à Kribi des sommités des sciences humaines. Les travaux étaient orientés sur « Le King Mayesse, l’un des premiers camerounais défendant la liberté de disposer de nous-mêmes sur notre terre à mourir en martyr. » L’on a appris que « Le King Mayesse comptait parmi les grandes figures qui ont marqué l’histoire de Kribi et de la période coloniale Allemande ; un personnage exceptionnel dont le souvenir est entretenu depuis des générations au sein du peuple Mabi mais qui est malheureusement absent des livres d’histoire au Cameroun. »