Le cinéma camerounais renaît au Sylver Screen Cinéma
Ce mercredi, au cœur du Douala Grand Mall, le Sylver Screen Cinéma, anciennement Genesis, a marqué un tournant sur la scène du cinéma camerounais avec une conférence de presse annonçant sa réouverture.

Dès vendredi, les portes s’ouvriront officiellement avec la projection d’Indomptables, un film signé par le franco-camerounais Thomas Ngijol, en présence de figures emblématiques du pays. Cet événement ne se contente pas de relancer une salle de cinéma. Il ambitionne de raviver une véritable passion pour le 7ème art au Cameroun.
Sylvain Foppa, responsable Afrique subsaharienne de Pathé Touch Afrique, a partagé une vision audacieuse : faire du cinéma une expérience culturelle incontournable. Face à la fermeture progressive des salles en Afrique francophone, il propose un réseau de cinq cinémas de 300 places, où le public viendrait non seulement voir des films, mais vivre une aventure.
« Le cinéma doit s’ancrer dans notre culture, dès l’école », insiste-t-il, plaidant pour la création d’une communauté de cinéphiles. Il distingue l’expérience cinématographique, qui transporte et unit, de la consommation passive de l’audiovisuel. Le défi ? Structurer une industrie encore fragile et faire du cinéma une destination à part entière.
Marie-Jeanne Nock-À-Kibeng, directrice générale du Sylver Screen Cinéma, renchérit avec une conviction communicative. Pour elle, qui a dirigé Canal Olympia Bessengue, le cinéma est plus qu’un loisir. Il s’agit aussi d’une expérience à préserver, malgré la baisse de fréquentation.
Sa stratégie pour redynamiser les salles est claire : des projections variées, des événements, des partenariats, mais aussi des confiseries et du popcorn à prix abordables – 1 000 F CFA. À l’occasion de la Semaine du cinéma noir, du 19 au 25 septembre, les tarifs seront réduits (2 500 F CFA pour les adultes, 2 000 F CFA pour les enfants), une invitation à redécouvrir le plaisir du grand écran.
Ce qui distingue Sylver Screen, c’est son ambition de proposer bien plus qu’un film. « Venir ici, c’est vivre une expérience », martèle Sylvain Foppa. Les salles, parmi les plus confortables d’Afrique centrale, offrent une programmation éclectique : blockbusters hollywoodiens, films d’animation pour enfants, super-héros et films d’horreur pour ados, ou encore mangas.
Mais l’expérience ne s’arrête pas à l’écran. Les parents peuvent accompagner leurs enfants et profiter d’un espace convivial pour prendre un verre, jouer au billard ou aux échecs, tandis que les plus jeunes vibrent devant leurs héros préférés. La programmation hebdomadaire, calquée sur le modèle américain, propose des nouveautés chaque vendredi, avec un tarif unique, sans distinction entre avant-premières et séances classiques.
Sylver Screen Cinéma met aussi un point d’honneur à valoriser le cinéma camerounais. Indomptables en est le symbole : une production locale portée par une équipe camerounaise, des dirigeants aux employés. « Nous voulons que les Camerounais s’identifient à leur cinéma », explique Sylvain Foppa. Cette démarche s’accompagne d’une volonté d’accessibilité et de proximité : informer, attirer, fidéliser. « Une fois qu’ils viendront, ils reviendront », promet-il, confiant dans l’attrait de cette expérience immersive.
La visite des deux salles flambant neuves (un troisième étant en maintenance) a conclu la conférence de presse, laissant entrevoir un espace moderne et accueillant, prêt à devenir un lieu de vie culturelle. Sylver Screen Cinéma ne se contente pas de rouvrir des salles. Il invite les Camerounais à renouer avec le cinéma comme un art, une émotion, un moment partagé. Alors, rendez-vous vendredi pour vivre l’expérience signée Sylver Screen au Douala Grand Mall.