Coming out de Brenda Biya : l’Adefho s’insurge contre tant de haine 

L’Association pour la défense de l’homosexualité a partagé sa vision de cette actualité brûlante au cours d’une conférence de presse tenue en son siège au quartier Bali à Douala le vendredi 19 juillet 2024.
De g. à Dr. Me Medou et Alice Nkom. @HN / DR.

Il n’est pas question d’imposer une orientation sexuelle à qui que ce soit. La sortie de la fille du Président camerounais affirmant être en couple avec sa compagne, la mannequin brésilienne Layyons Valença sur ses réseaux sociaux interpelle plus d’un quant à la pénalisation de l’homosexualité au Cameroun en son article 347-1 qui punit l’homosexualité et viole l’article 2 du même Code qui impose le respect par les lois du Cameroun, des valeurs universelles contenues dans la loi internationale ratifiée par le législateur, selon Me Hugues Arsène Medou, avocat au barreau du Cameroun dans son propos liminaire sur le coming out de Brenda Biya sous la thème de : “Quelle leçon pour tous les Camerounais qui ont le même Législateur en partage ?“. Le défenseur des droits humains a avec lui à table une autre fervente défenseure des droits des homosexuels, Me Alice Nkom.

D’entrée de jeu, considérant Brenda Biya comme une “bonne citoyenne” qui a osé se lever pour défendre ses droits, et notamment d’aimer et d’être aimé, en plus d’être le deuxième commandement divin. Pour éviter de sombrer dans le chaos, la définition de l’État de droit au Cameroun apparaît. « L’État de droit de façon générale c’est le respect de la règle de droit par les citoyens et les gouvernants. Cela indique que tous les acteurs de la vie de la nation sont soumis à la règle de droit. Il s’oppose à l’État de nature. Les homosexuels sont des humains. Ils ont non seulement le droit de disposer de leur corps. Ce qui est applicable aux homosexuels comme aux hétérosexuels. Mais simplement on essaie de faire comprendre que seuls les hétérosexuels ont ce droit à l’exception des hétérosexuels. L’humanité est une », indique Me Hugues Arsène Medou, défenseur des droits humains.

Brenda Biya (à droite) et sa compagne brésilienne. Photo publiée sur son compte IG King Nasty.

Contre les tenants de cette homophobie devenue une composante au Cameroun, Me Alice Nkom répond : « Brenda Biya est une citoyenne camerounaise. Donc elle est assujettie aux lois de la république du Cameroun en tant que telles. Mais dans toute leur hiérarchie c’est-à-dire le Code pénal au niveau le plus bas et la Constitution au niveau moyen. Enfin le droit international au niveau supérieur qui est le plus élevé. Si nous voulons à travers cette sortie de Brenda Biya devenir un État de droit, on n’a pas le choix, on doit le devenir si on ne veut pas se retrouver en plein chaos. La citoyenne Brenda Biya est courageuse parce que nous avons en commun le même législateur qui est son père de surcroît ».

L’avocate internationale va plus loin. « Nous devons imiter Mlle Biya, nous en tant que citoyens, qui avons les droits qui sont bafoués tous les jours. Je serai obligée face à cette invertie qui veut nous imposer plutôt la dictature que de voir la volonté du peuple par rapport à des lois qui donnent les mêmes droits à tout le monde. Un pays parti à la Commission africaine des droits de l’homme (Cadh) qui pénalise dans son pays par des lois internes où il est le patron des relations sexuelles entre adultes consentants viole les dispositions de la Cadh. Je suis sûre que je gagnerai aussi bien au Conseil des droits de l’homme de Genève où tous les ans le Cameroun doit aller présenter l’état des droits de l’homme et le respect qu’il lui a accordé ». 

Par ce coming out où Brenda Biya a su s’en tirer par le respect constitutionnel de sa vie privée, l’Adefho en appelle au bon sens des citoyens camerounais. Une occasion exceptionnelle, d’après Me Hugues Arsène Medou, face aux échéances électorales qui arrivent de « nous permettre de faire des choix des dirigeants et des bâtisseurs d’un État de droit ».

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