Voici deux points sur lesquels doit s'appuyer l'Afrique pour son émergence
1) Qu'avez-vous retenu à l'issue de la Conférence internationale du CERDOTOLA 2022 ?
J'ai été impressionné tout d'abord par la qualité des panélistes; ce qui m'a donné l'espoir que l'Afrique est en train de véritablement prendre conscience du fait qu'elle ne va pas continuer à être victime de ce qui lui arrive, mais va plutôt mettre en branle les capacités et réserves qui sont là pour essayer de renverser la vapeur. Rendez-vous compte que pendant longtemps, on a offert des modèles qui ne concordaient pas au développement de l'Afrique.
Nos leaders, les intellectuels... continuent à penser que tout doit venir d'ailleurs. Avec une nouvelle pensée, je pense que les Africains vont être conscients du fait que les solutions doivent venir du continent, des Africains eux-mêmes. Je pense que la nouvelle pensée va libérer l'Afrique peut-être pas maintenant, mais si on essaie d'appliquer les résolutions de cette conférence, cela permettra à l'Afrique d'émerger.
2) Le concept de panaficanisme émerge pratiquement depuis 1963. Le panéliste Pr Théophile Obenga y croit dur comme fer comme une voie à suivre par l'Afrique pous son développement. Rendu en 2022, soit cinquante-neuf ans après, on en reparle encore. Est-ce une utopie ?
Le concept n'est pas une utopie. Ça prend du temps. Par exemple, aux États-Unis, il a fallu deux cents ans pour que l'on commence à penser qu'il y a réellement une fédération. C'est une question de volonté des dirigeants principalement. Tant que l'Afrique a des supports, les anciennes puissances coloniales vont certainement représenter un frein à l'intégration de l'Afrique. Ce que Théophile Obenga dit est vrai ; ce n'est pas une seconde fois, une utopie. Tôt ou tard, l'Afrique va se débarrasser des colons.
3) Un plaidoyer aux sceptiques du panafricanisme ?
Je ne suis pas un homme de plaidoyers ; je suis un homme d'action. J'ai une télévision qui va permettre aux Africains de créer et de promouvoir les concepts de panafricanisme. Déjà, à partir de l'éducation et de la santé, je pense que nous pouvons complètement nous desaffranchir de la domination occidentale. Parce que si on arrive à contrôler notre santé grâce à la médecine traditionnelle, en développant nos propres médicaments et qu'on développe nos écoles ici avec des jeunes qui vont être des talents à travers le monde, peut-être ça va permettre à l'Afrique tôt ou tard de se débarrasser de ce joug colonial. Le plus important est que les déclarations de la Conférence internationale du CERDOTOLA 2022 se matérialisent sur le terrain.