Voici deux points sur lesquels doit s'appuyer l'Afrique pour son émergence

Au lendemain de la Conférence internationale du CERDOTOLA 2022 tenue du 25 au 28 octobre 2022 au Palais des Congrès de Yaoundé, Dr. Charles Hopson nous livre son point de vue sur le thème général des travaux "Assises pour une nouvelle pensée africaine".
Dr. Charles Hopson, participant à la CIC 2022.

1) Qu'avez-vous retenu à l'issue de la Conférence internationale du CERDOTOLA 2022 ?

J'ai été impressionné tout d'abord par la qualité des panélistes; ce qui m'a donné l'espoir que l'Afrique est en train de véritablement prendre conscience du fait qu'elle ne va pas continuer à être victime de ce qui lui arrive, mais va plutôt mettre en branle les capacités et réserves qui sont là pour essayer de renverser la vapeur. Rendez-vous compte que pendant longtemps, on a offert des modèles qui ne concordaient pas au développement de l'Afrique.

Nos leaders, les intellectuels... continuent à penser que tout doit venir d'ailleurs. Avec une nouvelle pensée, je pense que les Africains vont être conscients du fait que les solutions doivent venir du continent, des Africains eux-mêmes. Je pense que la nouvelle pensée va libérer l'Afrique peut-être pas maintenant, mais si on essaie d'appliquer les résolutions de cette conférence, cela permettra à l'Afrique d'émerger.

2) Le concept de panaficanisme émerge pratiquement depuis 1963. Le panéliste Pr Théophile Obenga y croit dur comme fer comme une voie à suivre par l'Afrique pous son développement. Rendu en 2022, soit cinquante-neuf ans après, on en reparle encore. Est-ce une utopie ?

Le concept n'est pas une utopie. Ça prend du temps. Par exemple, aux États-Unis, il a fallu deux cents ans pour que l'on commence à penser qu'il y a réellement une fédération. C'est une question de volonté des dirigeants principalement. Tant que l'Afrique a des supports, les anciennes puissances coloniales vont certainement représenter un frein à l'intégration de l'Afrique. Ce que Théophile Obenga dit est vrai ; ce n'est pas une seconde fois, une utopie. Tôt ou tard, l'Afrique va se débarrasser des colons.

3) Un plaidoyer aux sceptiques du panafricanisme ?

Je ne suis pas un homme de plaidoyers ; je suis un homme d'action. J'ai une télévision qui va permettre aux Africains de créer et de promouvoir les concepts de panafricanisme. Déjà, à partir de l'éducation et de la santé, je pense que nous pouvons complètement nous desaffranchir de la domination occidentale. Parce que si on arrive à contrôler notre santé grâce à la médecine traditionnelle, en développant nos propres médicaments et qu'on développe nos écoles ici avec des jeunes qui vont être des talents à travers le monde, peut-être ça va permettre à l'Afrique tôt ou tard de se débarrasser de ce joug colonial. Le plus important est que les déclarations de la Conférence internationale du CERDOTOLA 2022 se matérialisent sur le terrain.

Suivez nous