Cameroun / Tet’ekombo 2024 : 110 ans après, l’appel à la réhabilitation de Rudolf Douala Manga Bell et ses pairs

Cela figure parmi l’ambition de l’équipe-projet de l’événement en marge de la traditionnelle célébration le 08 août 2024 en hommage au héros national. Davantage en prélude à cette activité à venir a été présenté aux hommes et femmes de média au cours d’une conférence de presse tenue ce 26 juillet à la galerie Doual’art à Douala-Bonanjo.
Le panel lors de la conférence de presse. @HN/DR

Un passé valeureux et héroïque pour la personne de Rudolf Douala Manga Bell. Les journées commémoratives du procès et de la pendaison de cette figure de l’histoire du Cameroun auront une autre saveur, à en croire le comité de pilotage du projet. « Nous nous rendons compte que les jeunes générations sont en perte de repère. Dans le film de construction de l’État-nation, des personnages qui sont issus des différentes régions du Cameroun ont versé de leur sang pour la dignité de cette État-nation. Il fallait sortir du microcosme du canton Bell, de la ville de Douala et aller à l’échelle de notre pays qui mérite que l’on mette en exergue son histoire et que l’on rappelle les fonts baptismaux de cette histoire », définit Princesse Marilyn Douala Manga, arrière-petite-fille de Rudolf Duala Manga Bell et coordonnatrice générale du projet.  


Tet’ekombo 2024 se permet de resserer les liens et de promouvoir un sentiment d’appartenance à une seule histoire dans laquelle tous les Camerounais sont concernés. « Aujourd’hui, c’est fondamental en tant que Camerounais que l’on ait ce dialogue entre communautés. Il est important que les Camerounais se rassemblent autour de ces héros nationaux pour comprendre qu’il n’y a pas de différence. Mais que l’histoire est commune », pense Adrien Monéyang, descendant de Martin-Paul Samba. La figure héroïque de son vrai nom Mebenga M’Ebono, baptisé par les colons allemands, n’est par le seul accompagné de Rudolf Douala Manga Bell ayant bravé l’ordre établi. Sans embages, l’on peut citer en provenance d’autres régions Omgba Bissogo (Yaoundé), lamido Maï Dayfourou (Garoua), chef Nana (Banganté), Ebule (Sud-Ouest), etc.

De g. à dr. Marilyn Douala Manga Bell et Adrien Monéyang.

Les articulations des journées commémoratives en hommage aux héros nationaux débuté ce jour par une conférence de presse de présentation se poursuit le 31 juillet à Yaoundé avec une conférence thématique sous le thème de : “Il était une fois… la naissance du Staat Kamerun” animé par d’imminences grises du milieu universitaire camerounais. En septembre, une ouverture solennelle de l’exposition internationale en provenance de Hamburg et reintitulée à servir au public à la galerie Doual’art. Avant le mois commémoratif proprement dit qui marque l’exécution de Rudolf Douala Manga Bell le 08 août 1914 à l’âge de 39 ans (1875-1914). Des dépôts de gerbes de fleurs et recueillement en mémoire du martyr lui seront servis pendant que la caravane “Muwaso“ s’étale jusqu’en septembre à travers le Cameroun. Un plaidoyer est également lancé à l’endroit des pouvoirs publics du pays pour l’inauguration en septembre 2024 du Monument aux grandes figures camerounaises de la période coloniale allemande.


« Au moment où l’on parle de la restitution des biens et des mémoires du passé, cette réhabilitation de Duala Manga Bell constituerait un premier pas dans la reconstitution d’un patrimoine commun à tous, lequel pourra s’enrichir peu à peu de la mémoire de ceux qui ont modelé l’histoire première de notre pays », termine Marilyn Douala Bell, coordonnatrice générale des journées commémoratives. L’occasion également de présenter aux journalistes la plateforme Vaac.cm (Vestiges de l’architecture allemande au Cameroun) bénéfique aux chercheurs et touristes en direction du pays.

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