Comment la reine Elizabeth a déjoué un "complot" de Boris Johnson cet été
"La Chute de Boris Johnson" a été publié par Palgrave Macmillan et étaye cette accusation par des preuves, écrit Le Point.
Le 6 juillet 2022, Boris Johnson était dos au mur, à la suite d'un scandale déontologique impliquant l'un de ses proches collaborateurs, et ministres et secrétaires d'État démissionnaient en masse, alors que les appels à sa démission se multipliaient au sein de son parti conservateur, selon news.ro.
Le chef du gouvernement de l'époque a sorti le dernier tour dans sa manche pour arrêter l'hémorragie, rester au numéro 10 Downing Street et pour demander à la reine Elizabeth de dissoudre la Chambre des communes et de déclencher des élections anticipées.
Selon lui, cette menace aurait dû ramener à l'ordre les rebelles de son parti au pouvoir, car ils auraient été anéantis lors d'une élection anticipée.
Son leitmotiv, répété jusqu'à saturation, dans le but de rester à la tête du gouvernement était son triomphe aux urnes de décembre 2019, qui donnaient aux conservateurs leur plus large majorité depuis Margaret Thatcher.
Prévenue, la reine a annoncé qu'elle refuserait de se conformer à l'appel de Johnson.
Elle connaissait par cœur les "principes de Tommy Lascelles", le secrétaire particulier de son père, le roi George VI, qui a défini les conditions d'un refus royal d'une élection anticipée.
Dans une lettre envoyée au journal Times, Tommy Lascelles écrit que le chef de l'Etat peut refuser une telle demande à un Premier ministre sous trois conditions, à savoir le bon fonctionnement de la Chambre en exercice, le préjudice causé à l'économie nationale et le manque d'un premier ministre en remplacement.
Aux yeux du souverain, les trois conditions étaient réunies pour refuser de parler à Johnson.
En effet, la droite avait une large majorité à la Chambre des communes, l'économie était en chute libre en raison d'une inflation galopante et il y avait beaucoup de conservateurs prêts à prendre la place de son chef.
Elizabeth II déjoue ainsi son "complot" et le fait renoncer au pouvoir. Johnson est contraint d'annoncer son départ le 7 juillet.
Selon le journaliste du FT, le refus royal était le dernier acte constitutionnel de la reine, décédée le 8 septembre au château de Balmoral.
À peine deux jours plus tôt, Sa Majesté avait reçu Liz Truss, qui avait remporté la victoire du Parti conservateur aux élections partielles, et lui avait demandé de former un gouvernement.
Le 25 octobre, l'éphémère Premier ministre Truss est à son tour remplacé par Rishi Sunak, soutenu par l'actuel roi Charles III.
L'écrivain Michael Dobbs pourrait s'inspirer de cette saga pour écrire une nouvelle version de la série originale "House of Cards", qui présentait, au début des années 90, un monde politique britannique dépravé. Et la saga se termine par un "happy ending", commente la publication française.
Source : News.ro