Cameroun : le Littoral accélère la cadence des marchés publics pour 2026
C’est dans la salle polyvalente des Services du gouverneur du Littoral que s’est tenue, ce lundi 15 décembre, l’ouverture de la conférence de programmation des marchés publics pour l’exercice 2026. Un rendez-vous désormais incontournable, qui réunit jusqu’au 19 décembre les acteurs de la commande publique de la région du Littoral.
Aboubakary Haman Tchiouto, secrétaire général des Services régionaux et représentant du gouverneur, a donné le ton : l’année 2026 doit marquer un tournant dans l’exécution budgétaire. « Nous devons améliorer la gestion de la trésorerie de l’État », a-t-il martelé, pointant les lacunes observées en 2025. Cependant, l’on note des chiffres encourageants mais une exécution à la traîne
Le bilan de l’année qui s’achève affiche des statistiques prometteuses : 160 maîtres d’ouvrage et maîtres d’ouvrage délégués enregistrés via la plateforme Coleps (Cameroon Online E-Procurement System), plus de 1 000 soumissionnaires et quelque 3 300 avis d’appels d’offres publiés. Une « avancée significative » selon le représentant du gouverneur, qui salue la digitalisation progressive de la passation des marchés publics.
Mais derrière ces chiffres se cache une réalité moins reluisante : un déficit de programmation et surtout des délais non respectés. Certains marchés ont été passés jusqu’à mi-octobre 2025, alors que la date butoir était fixée en avril. Résultat : une compression des délais d’exécution qui pénalise particulièrement les projets routiers dans une région où la pluviométrie est élevée.
Avril 2026, une échéance non négociable
Face à ces dysfonctionnements, l’administration régionale hausse le ton. Tous les marchés publics devront être signés au plus tard le 30 avril 2026 dans la région du Littoral. « C’est un défi que nous devons relever », insiste M. Boubakari, délégué régional du ministère camerounais en charge des marchés publics. « Les huit mois restants doivent permettre une exécution complète des projets », ajoute-t-il.
Cette exigence s’inscrit dans le cadre strict du Code des marchés publics et du décret présidentiel régissant les marchés des entreprises publiques. Elle vise aussi à faciliter l’exécution du budget d’investissement public, particulièrement surveillé cette année.
Le numérique comme bouclier contre les retards
La plateforme Coleps apparaît comme l’outil central de cette transformation. Exit le transport physique des documents, place à la dématérialisation intégrale. Les maîtres d’ouvrage peuvent désormais actualiser leurs données en temps réel, selon l’évolution des allocations budgétaires. Les séances de dépouillement se déroulent en ligne, sous le regard des soumissionnaires.
« Avec le numérique, il y a la célérité et la transparence », résume le délégué régional du minmap-Littoral. Un argument de poids alors que le système passe de Coleps 1 à Coleps 2, promettant une maîtrise accrue des procédures par tous les acteurs.
Les collectivités territoriales dans le viseur
L’évaluation de terrain a également révélé des retards importants dans l’exécution des marchés au niveau des collectivités territoriales décentralisées (CTD). Un point d’attention majeur pour 2026, alors que le président Paul Biya a transféré la dotation générale de la décentralisation. « Les CTD ont les compétences, maintenant il faut améliorer les procédures », résume Aboubakary Haman Tchiouto.
Cette conférence de cinq jours doit donc permettre de sensibiliser l’ensemble des maîtres d’ouvrage, délégués et autorités contractantes aux enjeux de l’exécution budgétaire. L’objectif affiché : que les populations bénéficient enfin pleinement des investissements que le chef de l’État met à leur disposition.






