Technologie - Enjeux du numérique : trois clés pour comprendre
5 milliards. C’est l’estimation en 2022 du nombre de personnes dans le monde qui ont accès à Internet, contre 10.000 ordinateurs connectés à Internet en 1987. Ces statistiques rendues publiques par le site Ingénieurs sans frontières (ISF), démontrent à juste titre les enjeux liés au numérique voire la dématérialisation.
Au plan social, les jeunes étant plus familiers aux outils numériques, ont acquis sa maîtrise. De nombreuses démarches administratives faites physiquement sont dématérialisées ; ce qui facilite la réduction de l'accueil physique aux personnes. Au Cameroun par exemple, il est possible de générer 3450 matricules au ministère de la fonction publique et de la réforme administrative en un temps réduit. Dans ce même pays, le taux de couverture d'Internet avance crescendo pour atteindre les 36,5% selon L'Agence Nationale des Technologies de l'Information et de la Communication (ANTIC) contre 0,17% en 2007 représentant le pourcentage d'abonnés Internet.
Concernant les enjeux environnementaux du numérique, Jovian Hersemeule, spécialiste des systèmes d'information installé dans la ville de Paris en France, il précise qu'il ne s'agit pas simplement de la « dématérialisation » des services, mais plutôt d'une « rematérialisation ». Les effets du numérique sur l'environnement ne sont pas à négliger. D'abord, l'accès à l'information dans certaines administrations se fait dans des pièces climatisées interconnectées à plusieurs ordinateurs ; les lots de fichiers papiers sont remplacés par les data centers ou centres de données. La conséquence du numérique mondial se fait ressentir sur le climat. En Inde, l'Agence internationale de l'énergie estime à 6% la part des émissions mondiales de dioxyde de carbone ( CO2 ).
Pour finir, les enjeux du numérique sur le plan politique sont multiples. Cyberattaques, terrorisme en ligne, rétention d'attention... la liste est loin d'être exhaustive. S'il fallait s'intéresser aux campagnes de désinformation dont les commanditaires sont parfois des individus voire des institutions, le cas du Kenya serait la parfaite illustration. En effet, une recherche effectuée par la Fondation Mozilla au Kenya en 2021, indique à 11 le nombre de campagnes de désinformation différentes coordonnées sur Twitter. Des micro-influenceurs ayant participé à la campagne de désinformation de la Building Bridges Initiative, déclarent aux enquêteurs de la Fondation Mozilla avoir été payés entre 10 et 15 dollars par jour pour tweeter et tenter de faire grimper des hastags ayant le vent en poupe en cette période électorale.