Le MCNC lance sa campagne présidentielle à Douala : Dr Jacques Bouhga-Hagbe veut incarner le nouveau départ
Dans l'effervescence d'un samedi après-midi doualais, la Cité Sic a vibré au rythme du lancement de campagne du Mouvement citoyen national camerounais (MCNC). Face à la Paroisse Christ Roi, Dr Jacques Bouhga-Hagbe a officiellement donné le coup d'envoi de sa course vers la présidentielle du 12 octobre 2025.

Jean Monthé, président national du MCNC depuis sa création en mai 2007, ne cache pas sa satisfaction. Parmi les 18 candidats qui ont sollicité l'investiture de son parti, c'est Jacques Bouhga-Hagbe qui a retenu son attention, arrivé "en dernier" en juin 2025. « Je ne peux qu'être un homme très heureux d'avoir choisi ce candidat. Il a été mille fois supérieur aux 17 autres », confia-t-il avec conviction.
L'ambition est claire : conquérir un million d'électeurs rien qu'à Douala. Un objectif ambitieux pour ce parti qui reconnaît avoir "commencé un peu tard" mais entend rattraper le temps perdu en sillonnant "toutes les grandes villes du pays".
Un message d'espoir enraciné dans le terroir
Pour le Dr Jacques Bouhga-Hagbe, économiste, agriculteur et panafricaniste de formation, le choix de la Cité Sic pour ce lancement n'est pas anodin. « C'est ici que je suis né, c'est sur cette terre qu'est enterré mon cordon ombilical », déclare-t-il face à une foule nombreuse venue l'écouter. Cette proximité géographique et émotionnelle colore son discours d'une authenticité palpable.
Son programme, synthétisé dans "Le Nouveau départ" en 20 points, dessine les contours d'un Cameroun transformé : fin pacifique de la « crise anglophone », internet gratuit via l'application "fichier unique" de l’État, enseignement en ligne accessible à tous dans les téléphones, infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires dans chaque département, sortie du franc CFA et création du Fonds monétaire africain, etc.
Le MCNC, avec ses 18 années d'existence, demeure un acteur non négligeable sur l'échiquier politique camerounais. Mais l'optimisme de ses dirigeants tranche avec cette réalité. « Son message est nouveau », insiste Jean Monthé, soulignant que contrairement à d'autres, leur candidat « ne dénonce pas seulement, il prouve comment reconstruire le Cameroun ».
La stratégie de communication mise sur la proximité : interactions directes avec les citoyens, meetings agrémentés d'intermèdes culturels, appel à la vigilance citoyenne. « Chacun doit aller voter et surveiller son vote », martèle Bouhga-Hagbe, invitant à choisir "le bulletin de couleur verte" dans l'isoloir.
L'équation du changement
« 2025 est une opportunité pour changer notre pays », proclame le candidat Dr Jacques Bouhga-Hagbe, évoquant les difficultés traversées "depuis au moins 1960". Cette promesse de transformation rapide - « nous pouvons changer notre pays en quelques mois »- résonne dans un contexte où les électeurs interrogés sur place disent aspirer au renouveau.
Reste à savoir si ce discours d'espoir trouvera écho au-delà de la Cité Sic et si le MCNC parviendra à s'imposer face aux ténors de la politique camerounaise dans cette course présidentielle qui s'annonce décisive.